- Monnaie : le dollar des Caraïbes orientales (EC$ ou XCD), divisé en 100 cents.
Son cours par rapport au dollar est fixe, soit, en juin 2015 : 1 € = 3 $EC et 1 $EC = 0,33 €.
Le dollar des Caraïbes orientales a cours dans 7 autres îles anglophones des Caraïbes : Anguilla, Antigua, Dominique, Montserrat, Saint-Kitts, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Sainte-Lucie.
- Il existe des billets de 5, 10, 20, 50 et 100 EC$, ainsi que des pièces de 1, 5, 10, 25 cents et 1 dollar.
- Partez avec des dollars américains et/ou retirez du liquide dans les distributeurs à l’arrivée. On en trouve facilement à l’aéroport à St George’s, à Grand Anse, Gouyave, Grenville et sur l’île de Carriacou.
Santé et sécurité Grenade
Santé
Moustiques, dengue et chikungunya
La principale inquiétude en termes de santé concerne la recrudescence des cas de dengue dans l’ensemble de la région caraïbe. Cette maladie transmise par les moustiques présente d’abord des symptômes proches de ceux d’une grosse grippe (fièvre dépassant 40 °C), avant de dégénérer : nausées, vomissements, déshydratation, voire éruptions cutanées... Sympa, d’autant qu’il existe une forme hémorragique potentiellement mortelle, mais heureusement rare.
Attention également au chikungunya, une maladie transmise elle aussi par les moustiques. Elle présente les mêmes symptômes que la dengue, avec en plus, parfois, des douleurs articulaires. Les cas sévères restent rares.
Dans la mesure où il n’existe aucun vaccin ni traitement contre ces 2 maladies (on traite seulement les symptômes), il faut se protéger le plus possible des piqûres. Adoptez pantalon et manches longues en forêt, le matin et le soir (évitez les tissus sombres), ne portez pas de parfum et utilisez une moustiquaire la nuit - c’est encore le plus efficace. On trouve désormais des produits répulsifs bio moins nocifs que ceux contenant du DEET. En cas de doute sur les symptômes, n’utilisez pas d’aspirine.
Vaccins
Il est conseillé d'être à jour de ses vaccinations universelles : DTCP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite), hépatite B. Autres vaccins conseillés : hépatite A et typhoïde.
La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour les voyageurs en provenance de zones à risque.
Conseils au quotidien
Au quotidien, protégez-vous du soleil, surtout à la mi-journée, méfiez-vous des scolopendres (centipedes) dont la piqûre peut être fort douloureuse et enfler, ainsi que des oursins et des méduses lors de vos baignades.
Enfin, ne vous abritez jamais sous un mancenillier lorsqu’il pleut : la sève de cet arbuste est si toxique que les seules eaux de ruissellement peuvent provoquer de graves brûlures comparables à celles que ferait l’acide chlorhydrique ! Il pousse près des plages et possède des feuilles arrondies (pointues au bout) et des petits fruits dégageant une odeur de citron. Les manger peut se révéler carrément mortel.
Eau
L’eau du robinet est a priori potable, mais mieux vaut consommer de l'eau en bouteilles.
Dangers et enquiquinements
Les Grenadiens sont particulièrement accueillants et les problèmes sont assez peu nombreux par rapport au reste de la région caraïbe.
Évitez surtout de vous balader de nuit autour du Carénage, où échouent certains drogués (un problème croissant), ainsi que dans les zones isolées. La police effectue des rondes aux abords de Grand Anse pour rassurer les visiteurs. La journée, ne laissez pas d’objets de valeur en vue dans votre voiture de location ou sur la plage.
À Carriacou, le calme prévaut, mais évitez de fréquenter les plages désertes, surtout la nuit. L’île et surtout sa voisine, Petite Martinique, sont utilisées par les trafiquants de drogue pour transborder leurs chargements. Deux touristes suédois malchanceux ont ainsi été tués en l’an 2000. Les plaisanciers en concluront qu’il vaut mieux se montrer prudent lors des mouillages isolés.
Voiture de location
Si vous n’avez pas trop de temps, il peut valoir le coup de louer une voiture pour un ou plusieurs jours. La plupart des compagnies internationales sont présentes à la Grenade. Elles exigent en général des chauffeurs qu’ils soient âgés d’au moins 25 ans, mais parfois 21 ans suffisent.
Il est rare que les assurances soient comprises dans les tarifs, renseignez-vous bien et vérifiez auprès de votre compagnie de carte de crédit si vous pouvez êtes couvert gratuitement.
Il est obligatoire d’obtenir un permis grenadien. Il s’agit d’une simple formalité (vous n’allez pas repasser le code !) prise en charge par le bureau de location, mais il vous en coûtera 30 EC$.
N’oubliez pas que l'on conduit à gauche.
Les routes ont été en grande partie refaites après le passage de l’ouragan Ivan en 2004. Reste que les virages s’enchaînent avec une rapidité folle, précédant les épingles à cheveux dès que l’on quitte le littoral. Ça tourne, ça monte, ça descend...
Les minibus foncent et font crisser leurs freins dans les virages, certains doublent sans visibilité, et soudain surgissent un tatou (rarement), un chien (plus souvent) ou un piéton imprudent... Soyez prudents ! Si l'on vous klaxonne, c’est pour la bonne cause, histoire de se signaler ou de remercier. Attention si vous circulez de nuit : les Grenadiens gardent souvent leurs « grands » feux.
Scooter et vélo
À éviter à moins d’être un peu suicidaire. Étroitesse des routes, minibus fous, virages, pentes absurdes, et quelques nids de poules quand même, ça ressemble à un bon vieux jeu vidéo... Le VTT peut toutefois s’avérer sympa pour butiner de plage en plage, près de Grand Anse.
Incontournables Grenade
Concord Falls (Cascades de Concord)
Les chutes d'eau les plus connues de l'île de la Grenade, faite en réalité de 3 chutes, à l'orée de la forêt
Gouyave
Port de pêche ; son usine de traitement des noix de muscade : séchage et ensachage ; son marché aux poissons du vendredi
St Georges
Son port fourmillant de bateaux, son marché haut en couleurs, quelques vieux bâtiments coloniaux et ses forts
Île Carriacou
Île de collines ondulantes et de plages ; farniente sur la plage, sucreries en ruines et chantier de construction des bateaux locaux
Carte d'identité Grenade
- Superficie : 350 km².
- Population : 110 000 habitants (estimation 2014).
- Capitale : Saint-Georges (Saint George’s).
- Monnaie : dollar des Caraïbes orientales.
- Régime : démocratie parlementaire, membre du Commonwealth.
- Chef de l’État : la reine Elizabeth II d’Angleterre, représentée par le gouverneur général Cecile Le Grenade (depuis mai 2013).
- Chef du gouvernement : le Premier ministre Keith Mitchell (depuis février 2013).
- Ethnies : 82 % des habitants de la Grenade sont d’origine purement africaine, 13 % sont métissés, 5 % sont blancs ou originaires d’Inde, descendants des colons et de la main-d’œuvre venue après l’abolition de l’esclavage. Une faible proportion de la population conserve des origines caraïbe ou arawak.
Économie
L'économie de la Grenade est stable depuis quelques années. Elle connait une croissance d’environ 2% chaque année depuis les 3 dernières années.
Le secteur touristique est d’autant plus crucial dans l’économie grenadienne qu'en 2004 et 2005, de violents ouragans ont dévasté les plantations de noix de muscade et de cacao de l’île, qui représentaient l’une de ses principales sources de revenus. Depuis, de nouveaux muscadiers ont été plantés, et la Grenade reste l'un des plus grands producteurs mondiaux de noix de muscade.
Le cacao, lui, donne déjà. Les exportations de bananes sont elles aussi en baisse.
Pour faire face non seulement à la destruction quasi totale du secteur agricole de l'île (les plantations de bananes et de noix de muscade ont notamment été anéanties) mais aussi aux difficultés engendrées par la crise, le gouvernement a orienté ses politiques vers un assainissement budgétaire, la consolidation du système bancaire et la réduction de la pauvreté.
L’agriculture représente le quart du PNB, contre 18 % pour l’industrie (surtout textile) et le reste pour les services (bancaires, entre autres). La pêche contribue à 17% de la valeur des exportations.
Le taux de chômage officiel tourne autour de 12,5 %, mais le tiers de la population vit en réalité sous le seuil de pauvreté.
Malgré les aides internationales (notamment de l'Union européenne) ayant fait suite aux ouragans, les efforts de reconstruction ont considérablement alourdi la dette nationale (qui a atteint 110 % du PIB) - en favorisant toutefois, à court terme, le secteur du bâtiment.
La balance des paiements est largement déficitaire : le montant total des importations est près de 10 fois supérieur à celui des exportations!
En 2014, la pauvreté touche près de 40% de la population de l'île. Plus d'un dixième de la population active est au chômage et près de 70% des Grenadiens ont émigré.
Cuisine et boissons Grenade
Cuisine
Créole par excellence, la cuisine grenadienne fait honneur aux poissons et fruits de mer, légumes et épices locales. Muscade, cannelle, vanille, gingembre, curcuma et bien d’autres parfument autant les plats principaux que les desserts - une touche qui distingue la cuisine locale de ses sœurs antillaises.
Plats
S’il ne fallait citer qu’un seul plat, ce serait forcément l’oildown. Le nom ne fait pas recette (on pourrait le traduire par « huile apparente »), mais ce ragoût de viande de porc salée, fruits de l’arbre à pain (breadfruit) et céleris cuits patiemment dans du lait de coco est succulent. Certains lui ajoutent bananes vertes, oignons, carottes et/ou dasheen (taro) - sans oublier poivre, petit piment, curry et persil. Les ignames remplacent parfois l’arbre à pain. L’huile en question, c’est celle du lait de coco, qui indique la fin de la cuisson, lorsque tout le bouillon a été épongé par les ingrédients. Un régal !
Pour un en-cas rapide et bon marché : épis de maïs grillés ou rotis indiens, des sortes de crêpes farcies de viande, lambis ou légumes au curry.
Le marché et les tables traditionnelles regorgent de légumes et de fruits tropicaux. Outre l’arbre à pain, et le taro déjà cités, il y a les fruits du tamarin, les cristophines (le chouchou réunionnais, sorte de courgette), les ignames, l’okra (poisseux) venu d’Afrique avec les esclaves, les bananes plantains à faire cuire, les tannia, de drôles de patates poilues appelées ground provision...
On trouve des viandes inattendues : du cabri (souvent), parfois de l’iguane, du tatou et du manicou (opossum) à la saison des pluies - qui est aussi celle de la chasse. Si vous n’êtes pas si aventureux, offrez-vous plutôt un curried chicken, un breadfruit grillé, du callaloo (feuilles de taro façon épinards), une tarte à l’igname ou le fameux pepperpot. Ce cousin de l’oildown est fait à base de viande salée, queue de bœuf, légumes et cassareep, un épaississant naturel aigre-doux issu du manioc, souvent utilisé pour les sauces.
Petite anecdote au passage : savez-vous que l’arbre à pain a été importé aux Antilles depuis le Pacifique pour nourrir les esclaves à bon compte ? Le premier à avoir été chargé de cette mission n’était autre que le capitaine Bligh, rendu célèbre par la mutinerie de son équipage sur le Bounty...
Côté mer, puisqu’on en parle, les lambis (conques) sont très appréciés, surtout en accras (fritters), en ragoût ou en curry. Le choix de poissons et fruits de mer dépend de la saison et de la pêche du jour : carangue (souvent farcie), mérou, vivaneau, thon (excellent en steak avec un chutney à la mangue), sans oublier les œufs d’oursin blanc (le « caviar grenadien »), la langouste, les crabes, souvent préparés en ragoût avec du callaloo.
Sur les marchés, on se gave volontiers d’accras de morue. À Carriacou, ne ratez pas les huîtres de palétuviers, si vous en avez l’occasion. Et si vous êtes sur l’île un vendredi, mettez le cap sur Gouyave pour le Fish Friday, un barbecue géant de poisson et langouste, une véritable institution organisée en plein air dans une ruelle. Il se tient toute l’année, sauf le Vendredi saint et le jour de Noël s’il tombe un vendredi.
Desserts
Les fruits fournissent toute une gamme de desserts : glaces, tamarind balls aigre-doux (attention aux graines !). Faites une orgie de mangues et d’ananas, essayez le corossol (soursop), au goût un peu écœurant rappelant vaguement la fraise, les caramboles, les sapotilles, les rock figs (mini bananes), les pommes de lait (star apples) et autres prunes de Cythère (golden apples). Le dimanche, on prépare souvent le sweet potato pudding (tarte à la patate douce).
Boissons
Rhum
Le rhum, toujours le rhum... L’île compte trois distilleries aux vertus sévèrement disputées : Westerhall Plantation, Clarke’s Court et River Antoine. Cette dernière fonctionne encore comme à la fin du XVIIIe siècle, avec sa presse actionnée par une roue à eau ! Traditionnellement, le Rivers qu’elle produit titre au minimum 75° (et jusqu’à 86° selon la teneur en sucre de la canne), mais une version à 69° a été créée pour l’export. Les compagnies aériennes interdisent en effet tout alcool de plus de 70° à bord car il est inflammable !
Jadis, pour tester un bon rhum, on le mélangeait d’ailleurs à de la poudre à canon et on voyait si elle prenait feu ! C’est de là que vient la certification proof sur les bouteilles... Des variétés commerciales de rhum ont été lancées, aromatisées aux fruits et/ou épices.
Grog
Savez-vous d’où vient le terme grog ? Certains affirment qu’il est dû à son inventeur, l’amiral anglais Edward Vernon, surnommé old grog, « le vieux au pardessus grossier ». Il aurait concocté le premier élixir du genre dans les années 1740 pour ses marins, histoire de diluer leur consommation plus que de les guérir...
À la Grenade, on penche plutôt pour la théorie du rhum local : à l’époque, les barriques envoyées aux troupes du roi George III étaient estampillées des initiales de Georgius Rex Old Grenada (G.R.O.G.).
Pappy's Products
Si vous passez par Concord Falls, faites escale chez Pappy (Pappy’s Products), qui concocte toutes sortes d’étranges breuvages : vin de banane, ponche de crème (façon Bailey’s à la muscade) et autres bois bandé. Les plus téméraires mélangent ce dernier au seamoss, une boisson à base d’algues (que l’on peut allonger de lait). Doublement aphrodisiaque. On parle alors de double trouble... au réveil le lendemain matin ? Même pas.
Le sea moss est réputé prévenir la gueule de bois. On le trouve plutôt au marché que dans les rum shops.
Autres boissons grenadiennes
Autre étrangeté : le pep wine, mélange de fruits, de bois bandé et d’épices. « Put a pep in your step », comme on dit ici... On le prépare dans le jardin et on colle un panneau sur la route pour proposer sa production.
Mentionnons enfin l’incontournable bière nationale Carib et le délicieux jus de canne frais, vendu sur des stands le long des routes.
Traditions Grenade
Cacao
Poussant plus vite que le muscadier, le cacaoyer l’a partiellement remplacé après les ravages de l’ouragan Ivan. On en voit partout dans les vallées du centre de l’île et sur les hautes pentes. Les troncs et les branches sont couverts de cabosses jaunes ou rouges lorsque celles-ci arrivent à maturité.
Les fèves récoltées sont mises à fermenter une semaine, puis elles sont placées 6 jours au soleil le temps pour elles de sécher. Cette phase est très délicate : elles ne doivent en aucun cas être mouillées et sont donc placées sur d’immenses « tiroirs » coulissants que l’on rentre dès qu’un gros nuage pointe son nez. Il faut aussi retourner les fèves toutes les demi-heures. Un travail réalisé le plus simplement du monde : en les poussant avec les pieds, en marchant doucement au milieu. On parle alors de walking the cocoa. Restera la torréfaction pour dégager enfin l’arôme.
Musique
Part prépondérante de l’identité grenadienne, la musique et la danse résonnent surtout sur les rythmes du calypso - quoique la soca, puis le zouk et le rap aient fait de nombreux adeptes aussi.
Mighty Sparrow (alias Birdie), né sur l’île mais ayant grandi à Trinidad, est l’un des musiciens de calypso les plus réputés au monde : il a gagné onze fois le titre de roi du calypso ! Ses chansons, aux textes piquants et souvent ironiques, ont longtemps décliné tout l’éventail des passions caribéennes : sexe, femmes, politique et magie. Influencé par le succès grandissant de la soca dans les années 1970, il a développé ultérieurement des thèmes plus sociaux et universels. Dès 1983, il se faisait remarquer par un Capitalism gone mad... Côté reggae et jazz, c’est David Emmanuel qui s’impose comme le meilleur musicien de la Grenade.
Religion
Héritage de la colonisation française, les catholiques sont les plus nombreux (53 %), suivis par les anglicans (13,8 %) et autres dénominations protestantes (33,2 %). Rares sont les Grenadiens qui ne se rendent pas à l’église.